L’exemple CALANDRETA

Situées dans le sud de la France, les écoles Calandretas enseignent le bilinguisme occitan.

Calandreta utilise l’immersion linguistique dès la maternelle en occitan, afin de permettre à l’enfant de s’exprimer en occitan et en français dans le respect de la structure de ces deux langues.
Ce bilinguisme précoce est aussi ouvert aux autres langues allant d’une sensibilisation en maternelle, à l’étude des correspondances entre langues en primaire. Au secondaire, le collégien maîtrise ainsi trois langues.
Chaque école est un foyer de vie pour la langue et la culture occitanes locales.
Calandreta met en oeuvre une pédagogie innovante et active basée sur la coopération et la citoyenneté : la pédagogie Freinet et la Pédagogie Institutionnelle.

Respect mutuel et désir d’apprendre sont la base de l’enseignement.

Les classes Calandretas s’organisent autour d’institutions telles que les conselhs, le qué de nòu ? qui donnent la parole et favorisent l’échange entre les enfants et avec l’adulte.
Le travail mené autour de productions de classes (texte libre, journal, correspondance avec des élèves d’autres écoles et d’autres cultures) s’articule autour des deux axes :
– bilinguisme, culture et familles de langues
– l’alternance entre travail individuel et travail coopératif.

Les enfants et l’enseignant y partagent des moments privilégiés : l’enfant peut exprimer, bénéficier de conseils adaptés, personnalisés et de l’aide du groupe tout entier. L’enseignant peut adopter une attitude « sur mesure » auprès de l’enfant, il peut suivre son évolution dans la langue et les diverses compétences à développer, tout en lui donnant les clés nécessaires pour s’autonomiser.

Nos Calandretas contribuent ainsi à une éducation respectueuse de tous, démocratique et coopérative.

Évaluer, c’est donner de la valeur
Le système des « ceintures de couleurs », inventé par Fernand Oury et utilisé par les praticiens de la Pédagogie Institutionnelle, sur le modèle des couleurs de judo, est beaucoup plus dynamique, sain et efficace que celui des notes.
C’est celui qui est mis en oeuvre dans les Calandretas.
Son principal avantage est d’être indépendant du jugement du maître, et de mettre l’enfant de façon beaucoup plus saine en responsablilité de ses apprentissages.
Les compétences à acquérir dans chaque matière sont classées dans un référentiel, à la disposition de tous, chaque enfant peut s’entraîner aux exercices de la ceinture supérieure, aidé par les autres enfants et par l’enseignant.
« Chacun travaille à son niveau et à sa vitesse à propos d’une activité commune (compte rendu d’une sortie-enquête, rédaction d’une lettre collective, problème vécu, etc.)1 »
Dans une classe coopérative, qui produit et échange, et où des lieux symboliques de gestion de la parole existent et sont questionnés et régulés par le responsable de la classe, ce système encourage l’émulation et désamorce la compétition.
Il implique que le maître occupe une autre place que celle qui lui est assignée dans l’école classique.
L’enseignant se considère et est considéré, non comme l’exécutant servile de consignes et de programmes qui viennent d’en haut, mais comme un praticien-chercheur, responsable de ce qu’il met en place dans sa classe et du contenu de ses enseignements.
Les ceintures, surtout, désignent des compétences qui permettent à chacun d’avoir des responsabilités, et donc des statuts, reconnus par tous et investis dans des tâches, des « métiers » et des activités qui forment la vie de la classe. La finalité de la classe coopérative de Célestin Freinet n’est pas l’évaluation, mais ce à quoi elle peut servir au groupe-classe pour mieux s’organiser, travailler, et donc grandir dans tous les domaines : disciplinaires, mais aussi, et surtout, psycho-affectifs et comportementaux».
Les ceintures de couleurs ne sont donc pas réductibles à ce que, ces temps-ci, on entend par un recours à des « couleurs » (ou des feux tricolores). C’est un outil non seulement didactique et évaluatif, mais également et surtout pédagogique.
Dans une classe « frontale », où le maître règne et dispense savoir et récompenses, elles seraient inopérantes, voire dangereuses. Elles n’ont de sens qu’intégrées dans ce que nous appelons « l’atomium » : une conception de la classe, de l’éducation et des apprentissages où «l’exigence est un honneur ».

S’associer pour faire école
Les parents et amics de l’occitan co-gèrent des centres de formation, des écoles, des collèges, des centres de loisirs, une maison d’édition, avec les enseignants et autres spécialistes salariés, s’engageant dans tous les projets.

APRENE
L’Établissement  d’enseignement  supérieur  occitan APRENE, affilié à l’ISLRF, assure la formation linguistique et pédagogique des enseignants des écoles Calandretas.
L’accès à la formation se fait par une sélection d’entrée, la jurada.
APRENE, avec les enseignants des Calandreta, organisés en équipes pédagogiques et en partenariat avec la confédération des Calandretas, développe une méthode pédagogique qui tient compte principalement, dans sa pratique, des travaux des courants techniques Freinet et Pédagogie Institutionnelle et des psycholinguistes sur l’éducation bilingue en immersion précoce.

APRENE
Etablissement d’Enseignement Supérieur
15 rue Général Margueritte – MVA 116
34500 Besièrs/BÉZIERS
04 67 28 75 36 –
aprene@aprene.org – http://aprene.org
N° répertoire national établissements : 034 2007X

Confederacion CALANDRETA
Ostal d’Occitània
117 rue des États Généraux
34000 Montpelhièr/MONTPELLIER
04 67 06 81 10
coordinatritz@calandreta.org
http://calandreta.org

1 René Laffitte, Mémento de Pédagogie Institutionnelle, Matrice, 1999, p.203